Somnambulisme

Le somnambulisme intrigue, inquiète, et amuse même parfois, mais pour les personnes qui en souffrent et leur entourage, ce trouble nocturne est bien réel et peut poser de véritables défis au quotidien.

Saviez-vous qu’environ 15 % des enfants âgés de 1 à 15 ans vivront au moins un épisode de somnambulisme et que 1 à 6 % d'entre eux connaîtront des crises répétées chaque mois ? Bien que souvent bénin, le somnambulisme peut conduire à des comportements potentiellement dangereux. Alors, qu’est-ce que c’est réellement, pourquoi survient-il, et surtout, comment le gérer ? Obtenez toutes les réponses à vos questions, avec des solutions concrètes et faciles à mettre en place.

Qu’est-ce que le somnambulisme ?

Le somnambulisme est une parasomnie, c’est-à-dire un trouble du sommeil qui se manifeste par des comportements moteurs involontaires. Pendant un épisode, la personne semble éveillée : elle marche, s’assoit, parle ou effectue des gestes du quotidien, mais elle reste plongée dans un sommeil profond.

Le somnambulisme survient principalement durant les premières heures après l’endormissement, pendant la phase de sommeil lent profond. Chez les enfants, ce phénomène est fréquent et tend à disparaître à l’adolescence. Pour certains adultes, cependant, il persiste ou réapparaît plus tard dans la vie.

Est-ce grave ?

En soi, le somnambulisme n’est pas une maladie grave, mais il peut être préoccupant en raison des comportements risqués qu’il entraîne. Une personne somnambule peut trébucher ou tomber dans les escaliers, se blesser avec des objets tranchants ou contondants, sortir de la maison ou même conduire dans des cas extrêmes.

Le risque n’est donc pas le trouble en lui-même, mais plutôt les blessures potentielles qui peuvent en découler.

Quels sont les symptômes du somnambulisme ?

Les signes du somnambulisme sont généralement observés par l’entourage. Voici les symptômes caractéristiques :

  • La personne se lève, s’assoit sur son lit ou marche sans être pleinement consciente ;
  • Ses yeux sont ouverts, mais son regard est vide et confus ;
  • Elle peut parler de manière incohérente ou accomplir des gestes simples, comme ouvrir une porte ou descendre des escaliers ;
  • Au réveil, elle ne se souvient de rien.

La durée et la fréquence des épisodes de somnambulisme varient d'une personne à l'autre, mais ils peuvent durer de quelques minutes à plus d'une heure et se produire plusieurs fois par semaine ou sporadiquement.

Quelles sont les causes de somnambulisme ?

Le somnambulisme résulte souvent d’une combinaison de facteurs physiologiques et environnementaux. Voici les principaux déclencheurs :

  • Immaturité du cerveau : Le cerveau des enfants n’est pas encore totalement développé, ce qui expliquerait la fréquence du somnambulisme dans l’enfance ;
  • Facteurs génétiques : Si un parent est somnambule, les risques pour l’enfant sont multipliés par trois. Lorsque les deux parents le sont, ces risques grimpent encore plus ;
  • Privation de sommeil et fatigue : Le manque de sommeil augmente le temps passé en sommeil profond, favorisant ainsi les épisodes ;
  • Stress et anxiété : Les périodes de stress ou de nervosité augmentent les chances de crises nocturnes ;
  • Consommation de drogues ou d’alcool : Ces substances perturbent les cycles de sommeil ;
  • Troubles respiratoires nocturnes, comme l’apnée du sommeil ;
  • Changements d’environnement : Déménagements, vacances ou nuits dans des lieux inconnus peuvent déclencher un épisode ;
  • Stimulations internes et externes : Une vessie pleine, la fièvre, ou même des bruits environnants.

Des études suggèrent qu'il peut également exister une composante génétique dans le somnambulisme, avec une prédisposition à développer le trouble chez les personnes ayant des antécédents familiaux.

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Que faire en cas de somnambulisme ?

Si vous êtes somnambule, pas d’inquiétude, sachez qu’il existe des moyens vous permettant de vous en débarrasser ou de réduire la fréquence de vos épisodes.

Adoptez une bonne hygiène de sommeil

La première chose à faire est d’instaurer une bonne hygiène de sommeil.

Adopter une routine régulière, avec des heures fixes pour se coucher et se lever, permet de stabiliser les cycles de sommeil et de limiter les épisodes.

Le soir, évitez les écrans, les activités stimulantes et la consommation de caféine ou d’alcool. Préférez des activités relaxantes comme la lecture, la méditation ou la respiration profonde pour préparer votre corps à un sommeil serein.

Sécurisez l’environnement

La sécurisation de l’environnement est également primordiale pour éviter les accidents. Veillez à fermer les fenêtres et les portes à clé, retirez les objets dangereux ou tranchants des pièces fréquentées et installez une barrière devant les escaliers si nécessaire. Pour les enfants, un lit bas est recommandé afin de minimiser les risques de chute.

Testez les techniques d’éveil programmé

Dans certains cas, les techniques d’éveil programmé peuvent se révéler efficaces, en particulier chez les enfants.

Si vous ne le savez pas, l’éveil programmé consiste à réveiller la personne environ 15 à 30 minutes avant l’heure habituelle des épisodes, afin de perturber le cycle de sommeil profond. Cette méthode, répétée quotidiennement pendant plusieurs semaines, peut considérablement réduire la fréquence des crises.

Ayez recours à l’hypnose ou l’auto-hypnose

Pour les adultes ou les cas persistants, des approches alternatives comme l’hypnose ou l’auto-hypnose peuvent aider à gérer les facteurs sous-jacents comme l’anxiété. En dernier recours, un médecin pourra envisager un traitement médicamenteux à base de benzodiazépines ou d’antidépresseurs, prescrits uniquement sur de courtes périodes et dans des situations spécifiques, comme dormir dans un environnement inhabituel.

Prenez des médicaments en dernier recours

Dans les cas extrêmes, notamment chez l’adulte, un médecin peut prescrire des benzodiazépines (clonazépam) ou des antidépresseurs sur de courtes durées. Ces traitements sont généralement réservés aux situations à risque, comme des nuits passées dans des environnements inconnus.

Faut-il réveiller un somnambule ?

Il est généralement déconseillé de réveiller une personne somnambule car cela peut perturber leur sommeil et rendre plus difficile pour eux de se rendormir. Au lieu de cela, il est préférable de suivre les conseils précédents, notamment la sécurisation de l’environnement. Ne réveillez donc pas la personne mais enlevez les obstacles potentiels de la chambre à coucher et assurez-vous qu'elle ne puisse pas sortir de la maison.

Quand consulter ?

Si vous remarquez chez vous ou chez un proche des comportements nocturnes anormaux, il est important de consulter. Un professionnel pourra poser un diagnostic précis, notamment grâce à une polysomnographie, et proposer un traitement adapté.

En guise de traitement complémentaire, sachez qu’un psychologue, un sophrologue ou un hypnothérapeute peut également vous venir en aide dans la prise en charge de votre somnambulisme.

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